TW: Troubles alimentaires 

À toi mon trouble alimentaire... 

Les mots manquent, mais ne seraient pas assez nombreux pour exprimer tout ce que j’ai à dire sur les troubles alimentaires.

Difficile pour moi de m’expliquer comment j’ai pu me retrouver en psychiatrie un soir de 2017, avec des idées suicidaires parce que je me trouvais, selon moi, en situation d’échec de ma perte de poids; je me dégoûtais.

J’avais entrepris 3 mois auparavant une perte de poids inutile et du contrôle excessif sur ma nourriture. Une véritable obsession qui allait affecter des relations importantes pour moi. Perdre 40 livres en 3 mois semblait, à ce moment, un exploit. Il y avait certes beaucoup d’efforts derrière tout ça, mais j’étais malade.

Je dormais 2 heures par nuit, je devais porter tuque et mitaines dans la maison tellement j’avais froid en permanence et, pourtant, j’étais sur un High, le meilleur de ma vie.

L’entraînement excessif était devenu ma priorité, compter les calories ma nouvelle obsession. Le contrôle; un mot qui a pris tout son sens quand je l’ai perdu.

Un soir de gala, je me suis dit qu’il n’y avait pas de mal à goûter à un morceau de gâteau et à une petite poignée de chips, mais j’étais loin de me douter de ce qui allait suivre.

Je venais de donner des aliments à mon corps dont il avait été privé et il allait me faire comprendre qu’il n’était plus question que ça arrive.

La nouvelle routine, soir après soir, était donc : binge eating, suivi d’une séance où je me faisais vomir aux toilettes.

Si je devais souper en famille et que nous avions un repas trop copieux, je trouvais une raison pour ‘’ aller prendre une marche ‘’.  Je mentais à mes proches et je pensais avoir le meilleur des deux mondes : manger ce que je veux et ne pas reprendre le poids perdu.

Le nombre sur la balance a toutefois recommencé à monter, rapidement. Je paniquais, je n’avais plus aucun contrôle sur moi, j’avais honte.

Après plusieurs semaines dans cet état, je n’en pouvais plus, j’avais envie d’en finir.

J’ai décidé de me rendre à l’hôpital pour obtenir de l’aide. C’est à ce moment que j’ai compris que le système n’était en rien adapté pour les personnes qui souffrent de troubles alimentaires.

Mes 3 semaines d’hospitalisation m’ont fait vivre des expériences désagréables et des pratiques douteuses, mais j’ai pu entreprendre un travail de guérison.

85 livres plus tard, je sais que la société voit surtout une femme en surpoids qui pourrait se reprendre en main, mais je sais qu’une solution rapide et temporaire ne fera que m’entrainer dans une spirale infernale encore une fois.

À quel prix voulons-nous entrer dans le moule et dans les standards de la société?

4 février 2022; j’ai 28 ans aujourd’hui même et je n’aime pas le poids que je vois dans le miroir, mais je sais que le processus de guérison des troubles alimentaires est long, souffrant, mais ô combien libérateur à la fois.

Aujourd’hui mes épisodes de binge eating sont sous contrôle, je ne me fais plus vomir et j’accepte de voir le long terme, malgré cette petite voix qui me crie parfois le contraire. Et ça, peu importe le poids que je vois, c’est une énorme victoire.

À toi... qui peut-être vis la même chose, bon combat, je suis avec toi! xxx

En cas de besoin, voici quelques ressources :
https://anebquebec.com/
https://www.muula.ca/
https://nutrition.umontreal.ca/clinique/
https://equipenutrition.ca/ 

Flavie Lallier
Combattante de troubles alimentaires