Semaine de la sensibilisation des troubles alimentaires
Je crois que la meilleure façon de m’ouvrir à vous, c'est en vous partageant mes deux dernières années. Les plus difficiles de ma vie, mais les plus significatives. Celles auxquelles j’ai dû consacrer de nombreuses séances de thérapie. J’ai dû quitter mon emploi et réapprendre à manger, à dormir, à respirer, à sortir en public et à gérer mes émotions. J’ai dévoré des tonnes et des tonnes de livres sur le développement personnel, l’anxiété, l’estime de soi, etc. Malgré tout, je n’étais jamais parvenue à cerner le bobo qui me hantait depuis plusieurs mois, voire années.
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Lors d’une séance comme une autre, ma psy me suggère de lire un livre sur l’hyperphagie boulimique. « C’est quoi ça madame l’hyperphagie boulimique ? » C’est à partir de là que ma vie à pris une tournure complètement différente.
Pour celles et ceux qui ne le savent pas l’hyperphagie boulimique est un trouble alimentaire où on vit des périodes de crise alimentaire qui nous poussent à dévorer d’énormes quantités de nourritures, parfois jusqu’à s’en rendre malade. Mes recherches pour la parfaite diète minceur m’ont conduit à m’imposer plusieurs restrictions alimentaires. Manger n’était plus l’activité plaisante à laquelle tout le monde s’adonne : c’était devenu un acte de performance. Tout ce que j’ingérais m’obsédait. Je comptais chaque gramme de glucides, de lipides et de protéines ; aucun pain, aucune patate, aucune pâte n’était permissible. Rapidement, mes restrictions alimentaires sont devenues un fardeau. Devant la tentation et les signaux de plus en plus fort que mon corps m’envoyait, je succombai brutalement. Je pouvais manger des quantités surhumaines de ce que je m’étais interdit. S’en suivait toujours ce sentiment de honte et de culpabilité. En cachette, je mangeais. En cachette, je pleurais.
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L’expression « manger ses émotions » prend tout son sens. J’étais en orgie alimentaire 7 jours semaines. Dès que je vivais une émotion forte, je tombais en crise alimentaire. Je n’avais aucun contrôle. Chaque matin, je me réveillais en me disant : « ok ce matin c’est la bonne journée je n’aurai plus de crise et je suivrai à la lettre mon plan alimentaire ». Non, ça ne fonctionne pas comme ça. En cachette je mangeais. En cachette, je pleurais. J’étais prise dans un cercle vicieux. Je voulais avoir le corps parfait, mais cette obsession des aliments et de mon corps m’a menée vers une panoplie d’autres problèmes. Tu connais la dépression ? En toute transparence, je compare le trouble alimentaire à une dépression x 30 avec un mélange d’orgies alimentaires !
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En ce moment, je me permets d’écrire ces quelques lignes, puisque je souhaite sensibiliser les gens sur cette maladie mentale peu abordée et peut comprise dans notre société. Les troubles alimentaires sont beaucoup plus fréquents qu’on ne peut l’imaginer et font malheureusement trop souvent l’objet de stéréotypes mal fondés. Plusieurs personnes souffrent de troubles alimentaires sans même le savoir et sont victimes de préjugés et de commentaires gratuits à leur égard. Ça doit changer.
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Je ne suis pas guérie à 100% et je vous confirme qu’il m’arrive encore à certaines occasions de chuter. Par contre, je suis fière de dire que maintenant je n’ai plus 7 crises par semaine. Il m’arrive encore d’en avoir à l’occasion. Mais, j’apprends à vivre avec et à m’accepter. Je suis loin d’être parfaite, mais ça m’est égal. J’apprends à vivre avec moi-même, à me connaitre et à m’apprécier.
Je souhaite également pouvoir sensibiliser tous ceux et celles qui font présentement des régimes/restrictions : faites attention, vous n’êtes pas à l’abri des conséquences qui peuvent frapper à votre porte.
Bref, c’est suite à cette prise de conscience que j’ai décidé de partir mon entreprise. Mon but était de faciliter et rendre agréable la consommation de fruits et légumes. J’ai donc décidé de concevoir des mélanges nutritifs de fruits et de légumes déshydratés qui seraient facile à incorporer à vos recettes quotidiennes. En dernier lieu, j’invite toutes celles et ceux qui ne se sentent pas bien dans leur peau à considérer la réflexion suivante : on ne se définit pas par son physique, mais bien par les valeurs et les croyances qui nous habitent.
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