C’est à la suite d’une consultation avec un psychologue que j’ai reçu le diagnostic déstabilisant d’hyperphagie boulimique. Il s’agit d’un trouble alimentaire caractérisé par des épisodes où il est possible de manger une très grande quantité d’aliments de manière incontrôlable et compulsive. J’ai donc dû réapprendre à manger, dormir, respirer, et gérer mes émotions. Durant cette période, c’était vraiment difficile pour moi de manger des légumes par plaisir plutôt que par nécessité. À travers de nombreuses heures de thérapie, je me suis accrochée à mon rêve : créer ma propre entreprise afin de me sauver, mais également offrir une solution à tous ceux qui, comme moi, ont de la difficulté à manger leurs portions quotidiennes de fruits et légumes. J’ai donc concocté des mélanges de fruits et légumes à intégrer dans nos quotidiens dans le but de faciliter et de rendre agréable notre consommation de fruits et légumes.

Décembre est probablement le mois le plus difficile pour moi et pour toutes les personnes qui souffrent de troubles alimentaires. Cette période est pourtant sensée être conviviale, où nous passons du bon temps en famille, mais elle s’avère plutôt être une malheureuse source d’angoisse très puissante et encombrante.

La tablée festive peut tourner en cauchemar très rapidement : souvenirs d’épisodes d’hyperphagie, de boulimie ou d’anorexie qui refont surface. La peur de manger trop, la peur de ne pas manger assez. Les repas en famille où la nourriture est abondante et à notre disposition, nous font perdre tous nos repères instaurés en cours d’année. Les personnes souffrantes ou qui ont déjà souffert d’anorexie et de boulimie, se sentent constamment surveillés par leurs proches : « Croient-ils que je ne mange pas assez ou trop? », « Pensent-ils que j’ai perdu le contrôle? », « Vont-ils commenter mon poids? ». Ce sont toutes des questions qui nous submergent.

La période des Fêtes est aussi le moment où il est possible d’entendre les gens dirent qu’ils ont le droit de se gâter, qu’ils ne devraient pas manger ça, mais qu’en cette période festive tout est permis, qu’ils feront une diète après les réjouissances. Pour moi, ces mots résonnent comme une bombe à retardement dans ma tête. Ces simples paroles ont un grave impact sur moi et les gens souffrants de troubles alimentaires. Ceux-ci irritent et accentuent une fois de trop, dis-je bien, notre mal-être intérieur exacerbé par le temps des Fêtes et notre lien avec la nourriture.

Le temps des Fêtes veut aussi dire côtoyer la famille que nous ne voyons qu’une seule fois par année et craindre leurs commentaires à l’égard de notre poids.

Je vous lance un défi! Je vous prie de ne pas commenter le poids, ni l’assiette, de personne. Toi, ta cousine, ta grand-mère… Dans tous les cas, on ne devrait JAMAIS commenter le poids d’autrui. Ce simple petit geste peut rendre les Fêtes moins douloureuses et stressantes pour les gens comme moi, qui souffrent, ou qui ont souffert de troubles alimentaires.

Soyons doux avec nous et les gens qui nous entourent.

Je vous souhaite un agréable temps des Fêtes, de la santé, et de l’amour à profusion.

Jessica xxx
Fondatrice Same

En cas de besoin, voici quelques ressources :
https://anebquebec.com/
https://www.muula.ca/
https://nutrition.umontreal.ca/clinique/
https://equipenutrition.ca/